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Ashinoa, formation lyonnaise qui s’est imposée en deux disques comme une référence du krautrock hexagonal, revient avec Un’altra Forma, leur troisième album. Après L’Orée en 2022, monument d’électronica expérimentale, le groupe change encore d’orbite et assume pleinement cette “autre forme” annoncée par le titre.
Autour de Matteo Fabbri et Mathias Chirpaz — désormais sans Jeremy Labarre, cofondateur parti vers d’autres horizons — le son s’ouvre, respire, se déploie. Le krautrock synthétique d’Ashinoa s’enrichit d’une chaleur plus organique : clarinette, saxophone, flûte, piano… Une palette élargie grâce à des sessions éclatées entre Beaujeu, Venise et Lyon, où une constellation d’invités a apporté cette dimension cinématographique et aérienne qui traverse tout l’album.
Un’altra Forma joue sur la confusion volontaire des sens, sur les passages entre connu et inconnu. On y navigue du motorik hypnotique de « Nudity and Salt Water » aux paysages oniriques de « Keplerstraße », des couleurs bossa de « Monstera » aux éclats jazz psyché de « Moon of Feathers ». Ashinoa pousse plus loin le mélange entre electronica expérimentale, rythmiques kraut et climat downtempo, tout en conservant ce côté trance douce qui fait leur signature.
C’est un disque qui avance en respirations successives, tantôt dense, tantôt suspendu, mais toujours guidé par cette recherche de textures qui les distingue depuis leurs débuts. Un travail collectif, méticuleux, instinctif, qui donne vie à un album riche, chaleureux et profondément immersif.